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On ne se moque pas de Belzébuth !

On ne se moque pas de Belzébuth !

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Cette histoire c’est passé chez Philippe Hurdebise, à Logbiermé, quelques années avant 1900.

 

Ce jour là, le vieux Philippe avait à la soirée le vieux Senen, qui demeurait seul dans un vieux fournil au bord de la route, et Henri Leduc, que tout le monde appelait « Colback », parce qu’il s’était engagé dans l’armée et qu’il était allé se battre à Batavia, aux Indes néerlandaises (c'est-à-dire, aujourd’hui à Djakarta).

Le « Colback », c’était le bonnet à poils que portaient les soldats en ce temps-là. Comme il en parlait toujours, c’est ainsi que chacun l’avait surnommé.

 

On aimait recevoir l’homme à la soirée, car il racontait volontiers toutes les aventures qui lui étaient arrivées et les enfants aimaient plus que tout de pouvoir rester pour écouter toutes ses histoires.

 

Pour le vieux Senen, c’était plus grave !

Beaucoup de gens, l’accusaient de faire commerce avec le diable et on disait qu’il avait un mauvais livre (c'est-à-dire de sorcellerie). On avait un peu peur de lui et le vieux Philippe se gardait bien de lui refusé l’entrée.

 

Ceci dit, on avait parlé de toutes sortes et la soirée c’était bien passée, aussi était-il déjà tard quand les visiteurs se décidèrent à s’en retourner. Comme toujours, le maître du logis reconduisit ses hôtes jusqu’au seuil de la porte.

Quand ils sortirent, il faisait un temps de chien, un mauvais temps avec une obscurité terrible. Le vent soufflait et de gros nuages noirs roulaient à travers le ciel. Et ne voilà-t-il pas – par bravade – que Colback crie au vieux Senen :

  • « Ah mon vieux ! Quel temps pour Belzébuth se promener ! »

Mais l’autre, sans se fâcher de lui répondre tout platement :

  • « Ne te moque pas ainsi de Belzébuth ! Tu ne sais pas de qui tu peux avoir besoin, Colback. »

 

Et voilà Colback, qui avait voulu faire le fanfaron, sur le chemin vers sa maison, alors qu’il habitait de plus en haut du village, avec la réplique du vieux Senen dans la tête.

Arrivé au milieu du village – vers la maison Lagneau ou un peu au-dessus à ce qu’on dit – une chose terrible survint à notre homme.

Là, devant lui, c’était comme une lumière, une vision qui passait au milieu d’un grand vacarme, une chose affreuse… C’était Belzébuth qui se promenait ! Et qui croisait le chemin de Colback !

Le fier soldat, celui qui c’était battu à Batavia, saisi d’une mauvaise frayeur, l’air égaré et tremblant, se précipita dans la première maison venue, là où on voyait encore de la lumière.

Ce fut seulement quand il se ressaisi, et que, pour se calmer, il eut raconté ce qui lui était arrivé, qu’il osa reprendre le chemin de sa maison.

 

Aujourd’hui, quand on raconte l’histoire de Colback, les gens sourient, mais autrefois personne n’aurait pensé à rire.

Mieux même, quand ce n’était pas un, c’était l’autre qui disait :

  • « Ah oui là ! Il ne faut jamais se moquer de Belzébuth, ni des sorciers ! »